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Migrant·es dans l'école désaffectée du 16e arrondissement © Capture d'écran du Twitter Utopia56

Paris : des jeunes migrant·es occupent une école désaf­fec­tée du 16e arrondissement

Plusieurs associations et environ 200 migrant·es ont investi, dans la soirée de mardi, une école désaffectée du 16e arrondissement de Paris. Une occupation pacifique afin de réclamer une prise en charge « pour sortir définitivement ces jeunes de la rue ».

Mardi 4 avril, entre 150 et 200 migrant·es se sont installé·es dans une école désaffectée du 16e arrondissement de Paris pour réclamer une mise à l’abri. Une occupation qui a été soutenue par ces quatres associations, Utopia56, Timmy, TARA et les Midis du MIE. La plupart de ces mineur·es, dont la reconnaissance de minorité a été refusée, ont saisi le juge des enfants et attendent désormais le résultat de leurs recours qui prennent généralement de six à huit mois. La majorité d'entre eux sont arrivé·es récemment en France et sont originaires d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Mali, Guiné), d’Afghanistan, du Tchad ou encore du Soudan, selon actu Paris.

Ces mineur·es non accompagné·es (MNA) ont investi l’école vers 21h30 en seulement quelques minutes. Les mêmes locaux avaient déjà été brièvement occupés en 2021 par des migrant·es à l'initiative, là encore, d'Utopia56, précise le quotidien. L'association demande cette fois-ci « une solution digne pour sortir définitivement ces jeunes de la rue. » Dans un tweet, l’association humanitaire a notamment indiqué avoir distribué des couvertures. « Nous resterons le temps qu’il faudra », indique-t-elle également, reprenant même les mots du Président Emmanuel Macron : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. »

Selon un membre d'Utopia56, Nikolaï Posner, c’est parce que ces jeunes subissent des pressions policières lorsqu’ils tentent d’installer des campements, qu’ils font désormais du squat. « Le but, c'est de rester jusqu'à ce qu'on nous propose une solution. On est venu ici il y a deux ans, on a eu des solutions dans la soirée », a-t-il déclaré à l'AFP, repris par Le Monde. « On demande à ce que ces jeunes soient accompagnés par l’aide sociale à l’enfance », le temps que soient examinés leurs recours auprès d’un juge des enfants, a-t-il continué, rapporte le quotidien.

« Des solutions pérennes et constructives » 

Utopia56 milite pour que la présomption de minorité soit déclarée dans le droit français, afin que les jeunes migrant·es soient déclaré·es mineur·es dès leur arrivée jusqu’à décision du juge.  « Malgré nos demandes répétées, la préfecture d'Île-de-France ainsi que la secrétaire d'État à la protection de l'enfance, Charlotte Caubel, refusent continuellement la mise en place d'un espace d'échange et de concertation avec les acteurs de terrain, afin de mettre en place des solutions pérennes et constructives », ont écrit dans un communiqué, cité par Le Monde, des associations à l’origine de l’occupation.  

Ce n'est pas la première fois qu'une action de ce genre est conduite par des associations d'aide au migrant·es. Le 4 février dernier, ce sont également environ 150 migrant·es qui ont occupé pendant plusieurs heures une école désaffectée du 15e arrondissement de Paris. L'opération s'était produite à l'initiative de l'association United Migrants. Une cinquantaine d'entre eux avaient finalement accepté d'être pris en charge par les services sociaux de la ville de Paris, indiquait Le Figaro.

Aujourd'hui, d'après Le Monde, Utopia56, Timmy, TARA et les Midis du MIE « demandent un accompagnement pluridisciplinaire » des jeunes migrants, « adapté à leurs situations individuelles et dans des hébergements stables en Ile-de-France ». Des représentant·es de la mairie se sont rendu·es sur place dans la matinée de ce mercredi 5 avril. 

À lire aussi I Crise d'épilepsie dans un camp de réfugié·es à Grande-Synthe : Utopia 56 dénonce un protocole sanitaire « raciste »

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