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© Capture écran Youtube / France Inter

#MeToo hôpi­tal : pour Anne-​Cécile Mailfert, le har­cè­le­ment vécu après avoir dénon­cé une fresque cara­bine a été “le plus violent”

Commentant le mou­ve­ment #MeToo à l’hôpital, la pré­si­dente de la Fondation des Femmes, Anne-​Cécile Mailfert, se sou­vient ce ven­dre­di sur France Inter des “cen­taines de mes­sages” de haine reçus lorsqu’elle a dénon­cé une fresque cara­bine dans la salle de garde d’un hôpi­tal en 2015. 

Anne-​Cécile Mailfert décrit cet épi­sode de har­cè­le­ment comme celui qui lui a valu “le plus de vio­lences”. Vendredi 31 mai, sur France Inter, dans un contexte où les pou­voirs publics viennent d’apporter des réponses au mou­ve­ment #MeToo à l’hôpital, la pré­si­dente de la Fondation des Femmes se sou­vient des “cen­taines de mes­sages” de haine reçus lorsqu’elle a dénon­cé une fresque cara­bine dans la salle de garde d’un hôpi­tal en 2015.

Au sein du CHU de Clermont-​Ferrand, cette pein­ture, depuis effa­cée, repré­sen­tait Wonder Woman en plein gang bang avec Batman, Flash, Superman et Superwoman. Des bulles de dia­logue avaient été ajou­tées, fai­sant réfé­rence à une loi défen­due par Marisol Touraine, alors ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, rap­pelle France Info : “Tiens, la loi Santé !” et “Prends-​la bien pro­fond !” 

Après un com­mu­ni­qué de l’association Osez le fémi­nisme !, dont elle était la porte-​parole, Anne-​Cécile Mailfert a vu son numé­ro de télé­phone publié sur des groupes Facebook de méde­cins. Des cen­taines d’entre eux, venant de toute la France, l’ont alors appe­lée ou lui ont envoyé des mes­sages pour [l’]inti­mi­der, expli­quant par exemple qu’il ne valait mieux pas qu’[elle] passe par les urgences de tel hôpi­tal et qu’ils conti­nue­raient tant qu’[elle] ne revien­drai[t] pas sur [s]es pro­pos”.

Lire aus­si l À l’hôpital, bien­tôt une for­ma­tion obli­ga­toire sur les vio­lences sexistes et sexuelles

Photomontages et insultes

Anne-​Cécile Mailfert raconte que des pho­to­mon­tages avec son visage sur des corps nus, fice­lés et mal­trai­tés avaient éga­le­ment été publiés sur les réseaux sociaux. “Certains ont répon­du à ces images en simu­lant des mas­tur­ba­tions, m’ont trai­tée de pute, de cochonne, de salope. J’étais une femme, je leur résis­tais, voi­là le trai­te­ment que je méri­tais”, poursuit-​elle. Après avoir por­té plainte, la jus­tice lui a don­né rai­son en 2018. Deux méde­cins ont alors été condam­nés à payer 1 000 euros d’amende, dont 500 avec sur­sis, pour des faits d’injure publique à rai­son du sexe.

“Abîmée” par ces évé­ne­ments, la mili­tante fémi­niste a quit­té Osez le fémi­nisme ! pour lan­cer la Fondation des femmes. Elle se réjouit, aujourd’hui, que le minis­tère de la Santé ait deman­dé, en 2023, le retrait de l’ensemble des fresques à carac­tère sexuel dans les hôpi­taux. Et féli­cite “le cou­rage” de Karine Lacombe, qui a récem­ment dénon­cé “le machisme du milieu” dans une enquête de Paris Match. “Les repré­sailles pour celles qui parlent sont tou­jours fortes. Mais ces femmes existent main­te­nant. Elles sont de plus en plus nom­breuses. #MeToohopital existe. Et bien­tôt une méde­cine bien trai­tante aus­si. Car comme pour les fresques, nous fini­rons par gagner”, espère-​t-​elle enfin.

Lire aus­si I Sophie-​Hélène Zaimi, alias @Thefrenchradiologist : “Avec ce #MeToo hôpi­tal, je vois le bout du tunnel”

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