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© Capture d'écran du compte Instagram de Dylan Thiry

Influenceur·euses : Booba accuse Dylan Thiry de tra­fics d’enfants, deux dépu­tés sai­sissent la justice

Deux députés ont déposé mercredi un signalement au parquet de Paris suite à des révélations de Booba sur l’influenceur Dylan Thiry. Depuis plusieurs jours, le rappeur diffuse plusieurs notes vocales de l’influenceur luxembourgeois dans lesquelles on l’entend détailler un inquiétant projet de rémunération sur l’adoption d’enfants malgaches.

Mercredi 26 avril, deux députés, Arthur Delaporte (PS) et Stéphane Vojetta (Renaissance), ont annoncé avoir réalisé un signalement auprès de la procureure de la République de Paris après avoir pris connaissance de « soupçons de trafic d'enfants » visant Dylan Thiry. Une décision qui fait suite à des messages vocaux de l'influenceur luxembourgeois diffusés depuis une semaine sur les réseaux sociaux par le rappeur Booba, explique France Info.

Tout a commencé le 24 avril dernier. « Demain 18h vous assisterez à la fin d'un influvoleur extrêmement nocif », écrivait le rappeur Booba sur ses réseaux sociaux. Lancé depuis des mois dans une croisade contre les dérives des influenceur·euses de télé réalité, ce dernier a ensuite diffusé sur son Twitter « des enregistrements audio semblant émaner de Monsieur Dylan Thiry », écrivent Stéphane Vojetta et Arthur Delaporte dans leur saisine, détaille France Info. « Dans ces notes vocales, Monsieur Thiry indique souhaiter aider une tierce personne à "adopter" un enfant à travers un acte manifestement illégal et en échange d'une contrepartie économique », poursuivent ceux qui sont aussi les deux rapporteurs de la loi de régulation du secteur de l'influence en ligne.

Dylan Thiry est un influenceur aux 1,6 millions d'abonné·es sur Instagram. Sur son compte Instagram, il se met régulièrement en scène lors de séjours présentés comme humanitaires, au Sénégal, à Madagascar, ou encore en Turquie, où il s'est rendu après le séisme meurtrier survenu début février.

100 000 euros pour un enfant 

Mais le projet mené par l’influenceur luxembourgeois implique Jazz, autre star de la télé-réalité, découverte dans Qui veut épouser mon fils ? et évoluant depuis dans le programme consacré à la vie quotidienne de sa famille, la JLC family. Dans les notes vocales, on entend la voix d'un homme que Booba présente comme Dylan Thiry. Voici ce qu'elles disent :

« Tu sais Jazz, je crois qu'elle m'a écrit deux fois, une fois à Madagascar et une fois à Dubaï, pour savoir si j'avais un contact pour adopter, moi je peux faire en sorte qu'elle adopte ou je deviens le premier influenceur à adopter parce qu'ils (Jazz et son mari Laurent, NDLR) ne trouveront jamais de solution parce qu'ils ne font pas de voyages humanitaires », peut-on entendre.

« Ou alors je fais en sorte de leur demander 100.000 euros, c'est vraiment le minimum et je leur dis "venez à Madagascar", ils me donnent 100k et moi je fais tout pour qu'ils puissent adopter et du coup sauver un enfant. Dis-moi ce que tu en penses », interroge Dylan Thiry dans ce message vocal.

« Il n'y a pas eu d'actes »

Mercredi, Booba a publié de nouveaux messages vocaux de Dylan Thiry donnant des conseils pour « sauver une petite fille de Madagascar [...] qui n'a pas de famille et tout ça ». Pour faire venir cette enfant en Europe afin de l'adopter, l'influenceur explique qu'il va « prendre le passeport de n'importe quel pote à [lui] qui a une fille noire, parce qu'ils sont noirs à Madagascar, noire, métisse peu importe », avant de continuer : « Lui, il va faire une déclaration de perte et en fait avec ce passeport c'est comme si j'étais arrivé avec elle à Madagascar et je repars avec elle en Europe. Ils regardent la photo mais vite fait, tu vois ce que je veux dire ? »

Pour les deux députés, « ces déclarations, si elles ont été suivies d'effets, s'apparenteraient à du trafic d'enfant ». Mardi, avant que les deux élus ne saisissent la justice, Dylan Thiry a réagi, dans une vidéo publiée sur Instagram. Il semble confirmer l'authenticité des vidéos : « Je les ai envoyées à Sandra [...] qui était mon agent », explique-t-il, l'accusant de les avoir par la suite transmises au collectif AVI (Aide aux victimes d'influenceurs), officiellement soutenu par Booba. « Méfiez-vous de votre entourage », conclut l'influenceur qui s'estime trahi par cette ancienne proche. Il assure par ailleurs, toujours sur Instagram : « Ce ne sont que des paroles, il n'y a pas eu d'acte », rapporte France Info.

Dylan Thiry est par ailleurs visé par « cinq plaintes pour escroquerie et abus de confiance », rappelait Le Parisien mi-avril. Il lui est notamment reproché d'avoir détourné de l'argent récolté sous forme de cagnottes en ligne avec son association humanitaire.

À lire aussi I L'Assemblée vote en faveur de la protection du droit à l'image des enfants sur les réseaux sociaux

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