Enquête #NousToutes : deux lycées sur trois n'ont tou­jours pas de référent·e égalité

En 2018, le gou­ver­ne­ment avait annon­cé la créa­tion d'un poste de référent·e éga­li­té dans les col­lèges et lycées pour faire de la pré­ven­tion sur les vio­lences sexuelles et sexistes dans les éta­blis­se­ments. Sur 1000 lycées inter­ro­gés par l'association fémi­niste en juin, seuls 228 ont répon­du l'avoir mis en place.

NousToutes

« Trois ans après les annonces, le grand vide », lance #NousToutes. En publiant ce 8 novembre une enquête réa­li­sée en juin 2021 auprès de 1000 lycées en métro­pole et en Outre-​Mer, l'association fémi­niste fait le constat que la direc­tive don­née par le comi­té inter­mi­nis­té­riel du 8 mars 2018 de nom­mer dans chaque lycée un·e référent·e éga­li­té est loin d'être res­pec­tée. Parmi les 720 lycées qui ont su répondre aux ques­tions de #NousToutes, seuls 32% (228 éta­blis­se­ments) ont pu don­ner à l'association les coor­don­nées de la per­sonne en charge de déve­lop­per une culture de l'égalité et de faire de la pré­ven­tion sur les vio­lences sexuelles et sexistes.

68% des 720 répon­dants (soit 492 lycées) n'ont pas encore déployé le poste et, si on élar­git la focale, 258 appels de #NousToutes se sont sol­dés sans que la per­sonne ayant décro­ché le télé­phone n'ait pu dire si oui ou non ce poste exis­tait au sein de son éta­blis­se­ment. Enfin, par­mi les appels aux 1000 lycées ciblés de manière à cou­vrir l'ensemble du ter­ri­toire, 22 n'ont pas abouti.

L'association a déci­dé de mener cette enquête télé­pho­nique après avoir été sol­li­ci­tée par « des dizaines de lycéennes via les réseaux sociaux suite à des situa­tions d’inégalité, des agres­sions, du har­cè­le­ment au sein de leur éta­blis­se­ment, ne sachant pas vers qui se tour­ner ». Elle a alors mobi­li­sé 100 béné­voles chargé·es de joindre dix lycées (filières géné­rale ou pro­fes­sion­nelle) chacun·e et leur poser la ques­tion de l'existence, ou pas, d'un·e référent·e éga­li­té au sein de l'établissement.

Manque de moyens

L'association note des dis­pa­ri­tés géo­gra­phiques : la Normandie, meilleure élève de ce clas­se­ment, affiche un taux de 60% de réponses posi­tives, tan­dis que la Provence-​Alpes-​Côte d'Azur arrive en fin de pelo­ton avec seule­ment 21% d'établissements ayant répon­du par l'affirmative. Mais l'écart se creuse d'autant plus entre éta­blis­se­ments du public et du pri­vé. Ainsi, 41% des lycées publics ont créé le poste, contre seule­ment 11% dans le sec­teur pri­vé. Ce qui fait que qua­si­ment 9 éta­blis­se­ments sur 10 de ces der­niers fonc­tionnent sans référent·e.

Autre écueil : celui du manque de moyens alloués à une fonc­tion pour­tant obli­ga­toire. Lorsque les béné­voles de #NousToutes ont réus­si à joindre le·la référent·e, la per­sonne a sou­vent fait part de la dif­fi­cul­té à déployer son rôle d'éducation à l'égalité et de pré­ven­tion des vio­lences sexistes et sexuelles. « De nom­breuses réfé­rentes et nom­breux réfé­rents nous ont dit man­quer de temps dis­po­nible pour exer­cer leur mis­sion, fus­tige #NousToutes. Le titre de référent·e leur est don­né sans que ne soient pré­vues des heures de délé­ga­tion
pour assu­rer la mis­sion
. »

Parmi les réponses don­nées à #NousToutes, cer­taines montrent que, der­rière l'affichage, le poste référent·e éga­li­té est res­té une coquille vide : « C’est moi [le.la référent·e] ! Mais je ne sais pas ce que c’est, je veux bien des infos ! » Ou encore : « Le minis­tère est pas­sé à autre chose parce qu’on est davan­tage som­més de pas­ser éco-​délégué. Donc c’est pas un sujet qui est très inves­ti par le minis­tère. » Pour l'heure, le ministre de l'Education natio­nale Jean-​Michel Blanquer n'a pas réagi à l'enquête de #NousToutes.

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