Mercredi dernier, le parti d’extrême droite a créé une association de parlementaires afin de lutter contre la « dérive woke ». Les député·es, qui souhaitent « agir sur le plan législatif », espèrent rassembler au-delà du Rassemblement National.
Selon le dictionnaire Larousse, « woke » est un terme issu de « l'argot afro-américain » qui signifie « en éveil » et désigne un courant de pensée dénonçant les discriminations. Une idéologie qui est désormais la nouvelle ennemie du Rassemblement National (RN). Les député·es du parti d’extrême-droite ont officiellement annoncé mercredi 12 avril lancer une Association des parlementaires contre le wokisme pour dénoncer et surtout agir contre « l'idéologie woke qui s'infiltre » partout dans notre société tel un « poison », selon les mots du député Roger Chudeau RN du Loir-et-Cher et de l'eurodéputé Identité et Démocratie (ID) Philippe Olivier qui en sont à l'initiative, a rapporté franceinfo.
Ces élu·es souhaitent utiliser cette association pour légiférer contre un certain nombre de phénomènes, comme les réunions réservées aux femmes ou la participation de personnes transgenres à des compétitions sportives, a précisé le quotidien en ligne. Mais leur première priorité est de s’attaquer au sujet de « l'écriture inclusive » que Roger Chudeau, ancien inspecteur de l'Éducation nationale, aimerait interdire dans les universités, détaille franceinfo.
Une écriture qui n'en finit pas de faire couler de l'encre. En effet, ce vendredi 14 avril, Olivier Vial, Fondateur de l'Observatoire du wokisme, « une plateforme de veille, d'analyse et de riposte face à l'offensive des militant·es et idéologues du wokisme et de la déconstruction », d'après la définition donnée sur leur site officiel, a félicité, sur son Twitter, le maire de Chalon-sur-Saône (Bourgogne-Franche-Comté) pour avoir interdit tout usage de l’écriture inclusive dans sa mairie. « Nous respectons l’héritage grammatical français et, par cette délibération, nous érigeons un barrage contre cette manipulation de notre langue à des fins purement idéologiques », a aussi déclaré le maire sur son Twitter.
Une association transpartisane
Si les député·es ont affiché l'ambition de créer une association transpartisane, la première réunion qui a eu lieu dans la foulée du lancement de l'association, s'est, elle, déroulée en non-mixité politique, rapporte Le Figaro. Les parlementaires de droite et de la majorité, informé·es de l'événement, n'ont pas souhaité se joindre aux membres du RN, précise le quotidien. Pour l'heure, une quarantaine de parlementaires font partie de l'association. Des membres du parti d'extrême-droite, pour l'essentiel. Quatre exceptions, seulement sont à noter : les député·es déjà très proches du groupe frontiste Nicolas Dupont-Aignan et Véronique Besse (LR), ainsi Stéphane Ravier, sénateur Reconquête, et Sébastien Meurant, sénateur affilié au groupe LR, mais soutien d'Éric Zemmour pendant la campagne présidentielle.
Philippe Olivier, député européen Identité et Démocratie (ID) et sa collègue Patricia Chagnon (ID) ont annoncé, selon Le Figaro, la tenue d'un colloque contre le wokisme le 21 avril à Paris, avec la présence du président du RN Jordan Bardella, à la maison de l'Amérique latine, sur le thème « déconstruire la déconstruction ». La liste des intervenant·es, très masculine, est déjà fixée. Seront présents Olivier Vial, président de l'UNI (syndicat étudiant de droite) et fondateur de l'Observatoire du wokisme, Luigi Marco Bassani, professeur à l'Université de Milan spécialisé en histoire et en politique, Vincent Coussedière, professeur de philosophie et ancien élu local de Mulhouse, pour évoquer « la nation comme réponse au wokisme », et David L'Épée, auteur à la très droitière revue Éléments, précise le quotidien.
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Récupérer l'électorat d'Eric Zemmour
Jusqu’ici, le RN ne s’était pas attaqué au wokisme, le créneau étant plutôt occupé par Éric Zemmour. L’idée du parti d'extrême droite serait-elle de récupérer son électorat ? « Il n'y a pas de visée électoraliste », a répondu Roger Chudeau à franceinfo. « Les prochaines élections sont dans quatre ans. Nous ne nous cherchons pas du tout à nous situer par rapport à lui, mais nous sommes une force politique contrairement à Éric Zemmour », a‑t-il continué selon le quotidien en ligne, avant de préciser : « Ce qui n'empêche pas, de collaborer avec le parti zemmouriste, qui a notamment lancé la plateforme Parents vigilants destinée à alerter sur les dérives idéologiques à l'école. »
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