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© Jc Gellidon / Unsplash

À l’hôpital, bien­tôt une for­ma­tion obli­ga­toire sur les vio­lences sexistes et sexuelles

Tous les per­son­nels des hôpi­taux et Ehpad publics vont devoir suivre une for­ma­tion aux vio­lences sexistes et sexuelles, a indi­qué ven­dre­di le minis­tère de la Santé en pré­sen­tant une série de mesures fai­sant suite au #Metoo hôpital.

Le minis­tère de la Santé a pré­sen­té, ven­dre­di 31 mai, une série de mesures pour répondre à l’émergence du #Metoo hôpi­tal. Parmi ces mesures, une for­ma­tion obli­ga­toire sur les vio­lences sexistes et sexuelles pour tous les membres du per­son­nel médi­cal. Cette for­ma­tion “sera ren­due obli­ga­toire à par­tir de 2024, avec un délai de trois ans, pour tous les pro­fes­sion­nels tra­vaillant dans les éta­blis­se­ments de san­té, sociaux et médico-​sociaux de la fonc­tion publique hos­pi­ta­lière”, a indi­qué le minis­tère de la Santé dans un communiqué.

Parmi les autres mesures annon­cées figurent la créa­tion d'une équipe natio­nale d'expert·es enquêteur·rices spécialisé·es, pour venir en aide aux éta­blis­se­ments de san­té en cas de signa­le­ment de vio­lences sexistes et sexuelles. Aujourd'hui, les pers­pec­tives que les enquêtes puissent abou­tir après un signa­le­ment sont trop faibles, estime le minis­tère de la Santé. L'équipe spé­cia­li­sée "per­met­tra de pro­fes­sion­na­li­ser les enquêtes" et de "pré­ve­nir l'entre-soi", pour évi­ter notam­ment l'étouffement des affaires.

Lire aus­si l #MeToo hôpi­tal : l’Ordre des méde­cins admet avoir trop peu agi face aux vio­lences sexistes et sexuelles

Ligne d'écoute dédiée

Par ailleurs, le minis­tère va confier à une asso­cia­tion spé­cia­li­sée dans l'accompagnement des vic­times le soin de mettre en place "un dis­po­si­tif d'accompagnement", avec une "ligne d'écoute dédiée" et "un accom­pa­gne­ment psy­cho­lo­gique, médi­cal, et pro­fes­sion­nel des vic­times". L'État va éga­le­ment créer un baro­mètre annuel des vio­lences sexistes et sexuelles pour "mesu­rer l’ampleur du phé­no­mène et suivre son évo­lu­tion dans le temps ain­si que l’impact des mesures" de prévention.

La parole s’est libé­rée ces der­nières semaines sur les vio­lences sexistes à l’hôpital et dans le domaine de la san­té, à la suite de la publi­ca­tion, début avril, d’une enquête de Paris Match dans laquelle Karine Lacombe, cheffe de ser­vice hos­pi­ta­lier des mala­dies infec­tieuses à Paris, accu­sait le média­tique urgen­tiste Patrick Pelloux de “har­cè­le­ment sexuel et moral”. Mercredi, quelques dizaines de per­sonnes se sont ras­sem­blées près du minis­tère de la Santé pour appe­ler à “lut­ter contre les vio­lences sexistes et sexuelles” dans le milieu médi­cal et “exi­ger des mesures concrètes”, avant qu’une délé­ga­tion soit reçue.

L’Ordre des méde­cins a aus­si pro­mis une plus grande atten­tion aux vio­lences sexistes et va pro­cé­der à une enquête pro­fes­sion­nelle auprès des méde­cins dont les résul­tats seront connus au mois d’octobre. “Il est urgent de mettre fin à des pra­tiques into­lé­rables. Ce n’est pas seule­ment l’hôpital mais l’ensemble du sec­teur [de la san­té] qui doit réagir et agir”, a indi­qué le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, cité dans le communiqué.

Lire aus­si l Sophie-​Hélène Zaimi, alias @Thefrenchradiologist : “Avec ce #MeToo hôpi­tal, je vois le bout du tunnel”

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