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Verdict his­to­rique : à quelques mois des élec­tions pré­si­den­tielles, Trump jugé cou­pable au pénal dans l’affaire Stormy Daniels

Donald Trump a été recon­nu cou­pable dans l’affaire Stormy Daniels jeu­di, lors de son pro­cès pénal à New York. Une pre­mière pour un ex-​président américain. 

Donald Trump, qui com­pa­rais­sait en jus­tice dans le cadre d’un pro­cès pénal à New York, a été recon­nu cou­pable, jeu­di 30 mai, dans l’affaire de fal­si­fi­ca­tion comp­table visant à étouf­fer le scan­dale Stormy Daniels. Un séisme pour le mil­liar­daire qui se dit “inno­cent” et entend retour­ner à la Maison-​Blanche. Ce ver­dict his­to­rique, aux consé­quences poli­tiques impré­vi­sibles, n’empêchera pas le cham­pion répu­bli­cain d’être can­di­dat à la pré­si­den­tielle du 5 novembre face au démo­crate Joe Biden, même en cas de condam­na­tion à de la pri­son. Cette peine, pour des paie­ments dis­si­mu­lés à la star de films X, sera pro­non­cée le 11 juillet par le juge du tri­bu­nal de Manhattan, Juan Merchan, quatre jours avant la conven­tion du Parti répu­bli­cain qui doit inves­tir Donald Trump comme can­di­dat des conservateur·rices américain·es. En atten­dant, il reste libre.

L’un de ses avo­cats, Todd Blanche, a annon­cé sur CNN un “appel dès que pos­sible”, au plus tôt après le 11 juillet. À la lec­ture du ver­dict de culpa­bi­li­té pénale dans la salle d’audience, l’ex-président de 77 ans est res­té stoïque, les épaules basses. Son entou­rage avait l’air abat­tu. En sor­tant du pré­toire, le visage gri­ma­çant, celui qui, en une décen­nie, a bou­le­ver­sé la démo­cra­tie amé­ri­caine s’est décrit en “homme inno­cent”, fus­ti­geant un pro­cès “tru­qué” qui serait une “honte”. Défiant, il a assu­ré que le “vrai ver­dict” tom­be­rait le soir de l’élection du 5 novembre. Puis il est ren­tré, le poing levé, dans sa Trump Tower de la cin­quième ave­nue de Manhattan, d’où il don­ne­ra ven­dre­di à 11 heures (15 heures aux États-​Unis) une confé­rence de presse.

"Au-​dessus des lois"

“Nul n’est au-​dessus des lois”, a réagi la cam­pagne de Joe Biden, pré­ve­nant que seul le “bul­le­tin de vote” per­met­tra que Donald Trump ne retourne pas dans le Bureau ovale. Devant le Palais de jus­tice, des New-Yorkais·es qui sor­taient du tra­vail se sont congratulé·es, dont John Rudy, un homme “gay de 60 ans” pour qui il s’agit d’“un des rares moments où, vrai­ment, per­sonne n’est au-​dessus de la loi aux États-​Unis d’Amérique”. Pour Matthew Turner, au contraire, ce ver­dict “va le rendre encore plus popu­laire aux yeux du peuple amé­ri­cain”.

Après deux jours de déli­bé­ra­tions, les douze juré·es ont décla­ré à l'unanimité Donald Trump cou­pable de l'ensemble des trente-​quatre délits de fal­si­fi­ca­tions de docu­ments comp­tables, des­ti­nées à cacher un paie­ment de 130 000 dol­lars à l'actrice de films X Stormy Daniels pour évi­ter un scan­dale sexuel juste avant la pré­si­den­tielle de 2016. "Vous avez accor­dé à cette affaire l'attention qu'elle méri­tait", a dit aux juré·es, la voix trem­blante, le juge Juan Merchan, que Donald Trump a sou­vent trai­té de "cor­rom­pu".

L'ancien pré­sident encourt jusqu'à quatre ans de pri­son ferme, pos­si­ble­ment assor­tis d'une amende. Mais le juge pour­rait pro­non­cer une peine de pri­son avec sur­sis pro­ba­toire, voire des tra­vaux d'intérêt général.

Le ver­dict est un séisme en pleine cam­pagne pré­si­den­tielle, avant le pre­mier débat entre Donald Trump et Joe Biden, le 27 juin, et la conven­tion répu­bli­caine à Milwaukee (Wisconsin), du 15 au 18 juillet. Les consé­quences sur le scru­tin du 5 novembre sont dif­fi­ciles à pré­dire, des spé­cia­listes esti­mant que les votes ne devraient “bou­ger” qu’à la “marge”. Mais d’après plu­sieurs son­dages, certain·es de ses électeur·rices de 2016 et 2020 pour­raient se détourner.

"Prisonnier poli­tique"

Sur une page Internet consa­crée à une levée de fonds, Donald Trump s’est dépeint jeu­di soir en “pri­son­nier poli­tique”. Depuis 2023, ses incul­pa­tions dans quatre affaires pénales dis­tinctes et ses trois condam­na­tions au civil – des ennuis judi­ciaires qu’il qua­li­fie de “chasse aux sor­cières” orches­trée par les démo­crates – ne l’ont pas empê­ché de rem­por­ter haut la main la pri­maire de son par­ti. Privé de cam­pagne sur le ter­rain depuis mi-​avril, Donald Trump s’est quand même ser­vi de son pro­cès pour cap­ter l’attention média­tique, tout en renon­çant à témoi­gner durant son procès.

Lire aus­si l “Cela va être le pro­cès le plus sen­sa­tion­nel de l'Histoire amé­ri­caine” : le pro­cès de Donald Trump dans l'affaire Stormy Daniels, ex-​star du X, s'ouvre aujourd'hui

Pendant six semaines, les juré·es ont plon­gé dans les cou­lisses de la cam­pagne pré­si­den­tielle de 2016, fina­le­ment vic­to­rieuse pour Trump mais où la peur d’un scan­dale sexuel sem­blait omni­pré­sente dans son camp. Le témoi­gnage de l’ex-actrice Stormy Daniels a été un des points d’orgue des débats. Elle a notam­ment racon­té en détail cette rela­tion sexuelle, selon elle consen­tie mais où le “rap­port de force” était “dés­équi­li­bré”. Donald Trump nie que cet épi­sode ait eu lieu. Les 130 000 dol­lars avaient été ver­sés à l’actrice par l’ancien homme de confiance du mil­liar­daire, Michael Cohen, deve­nu depuis son enne­mi juré. Ce der­nier a sobre­ment salué “un jour impor­tant” pour la “véri­té”.

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