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(©Raphael Renter)

Maurice : dépé­na­li­sa­tion des rela­tions sexuelles entre homosexuel·les

Cette semaine, la Cour suprême de l’île Maurice a décla­ré incons­ti­tu­tion­nelle une loi de 1898 qui péna­li­sait les rela­tions entre per­sonnes homosexuelles.

Une déci­sion his­to­rique. La plus haute juri­dic­tion de l'île Maurice a dépé­na­li­sé, cette semaine, les rela­tions sexuelles entre per­sonnes homo­sexuelles, en décla­rant comme non conforme à la Constitution une loi datant de l'époque colo­niale britannique.

Cette île tou­ris­tique de l'océan Indien, connue pour sa tolé­rance et qui avait déjà dans le pas­sé accueilli des évé­ne­ments homo­sexuels, punis­sait pour­tant tou­jours toute per­sonne cou­pable de sodo­mie d'une peine pou­vant aller jusqu'à cinq ans de pri­son, en rai­son d'une loi datant de 1898.

Cet article du Code pénal "n'a pas été intro­duit à Maurice pour reflé­ter les valeurs mau­ri­ciennes, mais est l'héritage de notre his­toire colo­niale avec la Grande-​Bretagne", ont décla­ré mer­cre­di deux juges de la Cour suprême, avant de le décla­rer incons­ti­tu­tion­nel. Un recours en jus­tice avait été intro­duit par la com­mu­nau­té gay, qui esti­mait que la loi bafouait les droits fondamentaux. 

À lire aus­si I « Dans beau­coup de pays, on est dans une logique d'élimination des per­sonnes lgbt+» : Jean-​Marc Berthon, pre­mier ambas­sa­deur des droits LGBT+, dévoile ses missions

Une stig­ma­ti­sa­tion encore présente

L'Onusida, l'agence des Nations unies char­gée de la lutte contre le VIH/​sida, a salué cette déci­sion de la Cour suprême et sou­li­gné que cela allait contri­buer à sau­ver des vies. "Les hommes ayant des rela­tions avec les hommes pour­ront avoir un accès plus facile à la san­té et aux ser­vices sociaux sans avoir peur d'être arrê­tés ou pour­sui­vis", a sou­li­gné Anne Githuku-​Shongwe, res­pon­sable régio­nale de l'Onusida.

Mais du tra­vail reste à faire pour lut­ter contre la stig­ma­ti­sa­tion de la com­mu­nau­té LGBTQIA+, selon elle. À Maurice, plu­sieurs reli­gions coexistent : envi­ron la moi­tié des 1,3 mil­lion d'habitant·es sont hindou·es, un peu moins d'un tiers sont chrétien·nes et le reste sont musulman·es.

Cette déci­sion inter­vient au moment où une vague de répres­sion contre les homosexuel·les s'abat sur plu­sieurs pays d'Afrique de l'Est, sou­vent encou­ra­gée par des conservateur·rices musulman·es et chrétien·nes, comme en Ouganda, où une loi anti-​homosexualité, pré­voyant de lourdes peines, a été pro­mul­guée en mai dernier.

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