ftscsp2324 Asamblea informativa Claudia Sheinbaum Acapulco 06
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Claudia Sheinbaum, une scien­ti­fique de gauche pour gérer les pas­sions du Mexique

L'ex-maire de Mexico, Claudia Sheinbaum, a été élue dimanche pre­mière femme pré­si­dente du Mexique. C'est une poli­tique aguer­rie, confron­tée à deux catas­trophes lorsqu'elle occu­pait sa fonc­tion en tant que maire de la capi­tale. Mais outre sa vic­toire, qui est cette femme tout juste arri­vée à la tête du pays ?

Tout juste élue pré­si­dente du Mexique, Claudia Sheinbaum Pardo n’est pas née de la der­nière pluie dans le monde poli­tique. Cette der­nière y a été pro­je­tée dès sa nais­sance, en juin 1962, à Mexico. Ses parents étaient enga­gés dans les années 1960, quand les étu­diants ou des gué­rillas vou­laient secouer la “dic­ta­ture par­faite” du Parti révo­lu­tion­naire ins­ti­tu­tion­nel (PRI), hégé­mo­nique de 1930 à 2000. “Chez moi, on par­lait poli­tique matin, midi et soir”, a‑t-​elle confié dans une bio­gra­phie, Claudia Sheinbaum, presidenta.

Une enfance et une jeu­nesse militante

Dans le melting-​pot mexi­cain très inéga­li­taire, c’est une petite-​fille de juifs d’Europe qui reprend le slo­gan du pré­sident sor­tant, “les pauvres d’abord”, adres­sé entre autres aux com­mu­nau­tés autoch­tones dis­cri­mi­nées.
“Je viens d’une famille juive et je suis fière de mes grands-​parents et de mes parents”, écri­vait elle le 12 jan­vier 2009 dans le jour­nal La Jornada pour dire son “hor­reur des images des bom­bar­de­ments d’Israël à Gaza” lors d’une pré­cé­dente opé­ra­tion mili­taire.
Elle expli­quait que sa grand-​mère mater­nelle et son grand-​père pater­nel “com­mu­niste”
avaient quit­té la Lituanie et la Bulgarie pour fuir “la per­sé­cu­tion nazie”.

De cette édu­ca­tion ont décou­lé ses enga­ge­ments per­son­nels. Brillante étu­diante, Claudia Sheinbaum mène de front dans les années 1980 un mas­ter en ingé­nie­rie éner­gé­tique à l’Université auto­nome natio­nale du Mexique (Unam) et un enga­ge­ment au sein du Conseil étu­diant uni­ver­si­taire (CEU) contre une réforme de l’université. C’est une mili­tante assi­due, même enceinte de sa fille Mariana, née en 1988. “Elle était tou­jours par­tante. Dans les mee­tings, sur­tout”, se sou­vient Guillermo Robles, son condis­ciple en mas­ter. Sur une pho­to à la Une du Standford Daily en 1991, on voit la jeune femme pro­tes­ter contre une visite du pré­sident mexi­cain libé­ral de l’époque, Carlos Salinas de Gortari, une pan­carte à la main : “Commerce équi­table et démo­cra­tie main­te­nant !” Alors de retour à l’Université, en 2006, la scien­ti­fique mexi­caine s’est démar­quée par son enga­ge­ment cli­ma­tique. Elle a contri­bué aux tra­vaux du Groupe inter­gou­ver­ne­men­tal d’experts sur l’évolution du cli­mat (GIEC), prix Nobel de la paix en 2007. Son thème d’expertise étant l’atténuation du chan­ge­ment climatique.

Son pas­sé politique 

Claudia Sheinbaum a fait son entrée en poli­tique avec le pré­sident actuel Andres Manuel
Lopez Obrador, maire de Mexico entre 2000 et 2006. Il lui a confié le por­te­feuille de l’environnement, stra­té­gique dans la méga­pole aux 9 mil­lions d’habitant·es.
La jeune élue est à l’origine de la construc­tion du second étage du “péri­phé­rique” pour
désen­gor­ger l’une des auto­routes urbaines qui tra­versent Mexico.
Cette der­nière a éga­le­ment dû sur­mon­ter deux catas­trophes sur­ve­nues sous sa ges­tion.
Notamment l’effondrement du col­lège Rebsamen situé dans le dis­trict de Tlalpan, dans le sud de Mexico, lors du trem­ble­ment de terre du 19 sep­tembre 2017. Vingt-​six per­sonnes dont dix-​neuf enfants sont décédé·es lors de la catas­trophe. Quatre ans plus tard, elle a dû gérer l’effondrement d’un pont aérien au pas­sage du métro dans le sud de la ville, fai­sant vingt-​six mort·es et quatre-​vingts blessé·es.
L’ancienne maire a défen­du ses équipes et négo­cié avec les construc­teurs de la ligne – une entre­prise du mil­liar­daire Carlos Slim – l’indemnisation des vic­times, en évi­tant les pro­cès.
À la tête de la capi­tale, Claudia Sheinbaum se féli­cite d’avoir réduit l’insécurité “grâce à une stra­té­gie inté­grale de trai­te­ment des causes, plus et mieux de police, du ren­sei­gne­ment, des enquêtes et de la coor­di­na­tion”. Désormais à la gou­ver­nance du Mexique, elle sera confron­tée à la narcoviolence.

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