Avec « Réinventer l'amour », Mona Chollet repense le couple hétéro

La journaliste Mona Chollet publie ce jeudi 16 septembre, Réinventer l'amour. Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles aux éditions Zones. Un essai qui propose non pas d'en finir avec les relations hétéros mais au contraire de les réinventer.

mona chollet
© Mathieu Zazzo

Que faire de l’amour quand on est féministe ET hétéro ? C’est, en substance, l’épineuse question à laquelle ­s’attelle la journaliste Mona Chollet dans son nouvel essai. À l’heure où le lesbianisme politique resurgit dans le champ féministe français, l’autrice propose non pas d’en finir avec les relations hétéros, « gangrénées par la domination masculine et le patriarcat », mais, au contraire, de les réinventer. Démarche qui, elle le sait, « [la] condamne à rouler lamentablement au pied du podium de la radicalité féministe », mais qui ouvre un champ de réflexion stimulant. Et parlera sans nul doute à toutes celles qui, comme elle, sont prises dans un « conflit intérieur entre [leurs] convictions féministes et [leur] vision mystique et absolutiste de l’amour ». 

Réinventer lamour A
Réinventer l'amour.
Comment le patriarcat sabote
les relations hétérosexuelles, de Mona Chollet.
Ed Zones, 276 pages, 19 euros.

Dans la lignée de ses précédents ouvrages (Sorcières, Chez soi, Beauté fatale), l’autrice vient ici décortiquer notre rapport à l’amour et, plus largement, à la conjugalité – qu’elle juge injustement méprisée. À grand renfort de références académiques, populaires et d’anecdotes personnelles – elle partage volontiers ses propres évolutions et contradictions –, elle montre comment « nos représentations romantiques sont construites sur la sublimation de l’infériorité des femmes » et analyse comment hommes et femmes sont, face à l’amour, conditionné·es aux antipodes. « Des partenaires qui se conforment à la lettre à leur script de genre respectif ont toutes les chances de se rendre très malheureux », constate l’autrice, dont le livre est né de son « propre sentiment de gâchis ». Pas prête à renoncer à son amour de l’amour pour autant, Mona Chollet plaide donc pour une reconquête féminine du continent amoureux, et en appelle à une « hétérosexualité qui trahirait le patriarcat ».

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