De manière surprenante, la société n’est pas aussi fracturée qu’elle aurait pu le sembler sur le mouvement #MeToo. Dans une étude Ifop pour le magazine Elle et la Fondation Jean-Jaurès, 79 % des sondé·es indiquent éprouver de l’empathie pour les femmes qui dénoncent les violences sexuelles infligées par les hommes de pouvoir.
En ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, une étude Ifop* pour le magazine Elle et la Fondation Jean-Jaurès s’intéresse au regard des Françai·ses sur le mouvement #MeToo et sur les récentes affaires qui ont été médiatisées, en particulier dans le milieu du cinéma. Un sondage éclairant, alors qu’une nouvelle vague d’accusations est apparue, à l’encontre de Gérard Depardieu ou de Benoît Jacquot.
De manière surprenante, la société n’est pas aussi fracturée qu’elle aurait pu le sembler. En effet, 79 % des sondé·es indiquent éprouver de l’empathie pour les femmes qui dénoncent les violences sexuelles infligées par les hommes de pouvoir et 80 % considèrent que leur prise de parole est un acte courageux. Près de 82 % estiment même que les conséquences, psychiques et professionnelles, sur les jeunes femmes, dues à ce type de relations, ne sont pas assez reconnues.
Quatre ans après le livre Le Consentement, de Vanessa Springora, et quelques mois seulement après la série Icon of French Cinema, de Judith Godrèche, racontant leur expérience de jeunes adolescentes sous emprise d’hommes plus vieux – respectivement Gabriel Matzneff et Benoît Jacquot – les Françai·ses condamnent aussi les écarts d’âge trop importants dans une relation : 89 % trouvent “choquant” qu’un homme de plus de 40 ans ait des relations sexuelles avec une jeune fille mineure.
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Une condamnation plus ferme attendue par le milieu du cinéma
L’omerta qui règne dans le milieu du cinéma concernant les violences sexistes et sexuelles est pointée du doigt par les personnes interrogées par l’Ifop. En tout, 83 % considèrent que le monde du 7e art devrait les condamner plus fermement. Concernant, plus précisément, le cas Gérard Depardieu, visé par quatre plaintes pour des faits présumés de viols et d’agressions sexuelles, seulement 5 % des Françai·ses pensent que son talent peut excuser certains de ses comportements avec les femmes.
Le soutien d’Emmanuel Macron à Gérard Depardieu, en décembre dernier, lors de l’émission C à vous, n’est pas également pas du goût des sondé·es : à peine 15 % considèrent que le président a bien fait de soutenir le comédien et 17 % sont d’accord avec lui lorsqu’il affirme qu’il “rend fière la France”. Même au sein des sympathisant·es de la majorité présidentielle, ses propos ne provoquent pas d’emballement : seulement 21 % estiment que le chef de l’État a eu raison de le défendre et 20 % partagent sa phrase sur le fait qu’il “rend fière la France”.
Du côté du terrain judiciaire, deux tiers des Françai·ses affirment que la prise en charge par la justice des violences sexistes et sexuelles est insatisfaisante et 88 % sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle “les comportements de ces hommes sont totalement inacceptables et doivent être durement sanctionnés”. À noter, cependant, qu’en parallèle, 59 % des personnes interrogées estiment que “dans certains cas, il n’y a pas de certitudes que les faits de violences sexuelles aient réellement eu lieu”.
- * Étude réalisée par questionnaire autoadministré en ligne du 16 au 19 février 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 2056 Français·es âgées de 18 ans et plus.
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