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© capture écran Youtube

Près de 150 000 manifestant·es à Berlin contre l’extrême droite

Chaîne humaine devant le Reichstag et slo­gans anti­fas­cistes : près de 150 000 per­sonnes ont mani­fes­té selon la police au centre de Berlin contre l’extrême droite.

Tous ensemble contre le fas­cisme !” scan­dait la foule, sui­vie en direct par un mil­lier de per­sonnes sur YouTube. La place devant le Reichstag, en plein cœur du quar­tier du pou­voir, était noire de monde en milieu de jour­née, same­di 3 février. De nom­breuses per­sonnes n’ayant pu y accé­der ont été redi­ri­gées sur les rives de la Spree et du côté du parc du Tiergarten voi­sin. Selon la police ber­li­noise, la mani­fes­ta­tion a ras­sem­blé près de 150 000 manifestant·es dans la capi­tale, et plus de deux cents ras­sem­ble­ments paci­fiques étaient pré­vus dans le pays.

Nous sommes 300 000 per­sonnes à Berlin et des dizaines de mil­liers dans les rues de toute l’Allemagne et en lives­tream. Vous êtes fous !” ont décla­ré pour leur part les organisateur·rices sur X (ex-​Twitter).

“Du cœur au lieu de la haine”, “Le racisme n’est pas une alter­na­tive”, “Liberté, Égalité, Fuck AfD”, en réfé­rence au par­ti anti­mi­grants et anti­sys­tème Alternative pour l’Allemagne, pouvait-​on lire sur les pan­cartes bario­lées des manifestant·es. Le ras­sem­ble­ment, plus four­ni que pré­vu, s’est dis­per­sé en fin d’après-midi.

Les deux cents ras­sem­ble­ments pré­vus dans le pays, comme depuis plu­sieurs semaines, témoignent du choc pro­vo­qué par la révé­la­tion, le 10 jan­vier, par le média d’investigation alle­mand Correctiv d’une réunion d’extrémistes à Potsdam, près de Berlin, où, en novembre, un pro­jet d’expulsion mas­sive de per­sonnes étran­gères ou d’origine étran­gère a été discuté.

"Donner un signal"

Sur fond de ralen­tis­se­ment éco­no­mique et d'inflation, l'AfD ne cesse de pro­gres­ser dans les son­dages, à quelques mois de trois impor­tantes élec­tions régio­nales dans l'est du pays. "Je ne sais pas si ces mani­fes­ta­tions auront un effet sur les élec­teurs de l'AfD, mais il est impor­tant de don­ner un signal, car l'humanité dis­pa­raît dans les rela­tions entre les gens et nous avons besoin de plus d'humanité et de res­pect pour nos dif­fé­rences", a décla­ré Margret Hurth, édu­ca­trice de 53 ans à Berlin.

Le ras­sem­ble­ment a été orga­ni­sé par le mou­ve­ment Hand in Hand (“main dans la main” en fran­çais), qui réunit près de 1 800 orga­ni­sa­tions, dont l’organisation Fridays for future et l’alliance citoyenne Campact.

Martin Raue, pro­fes­seur d’université de 38 ans, est venu de Suède pour l’occasion : “Je suis venu pour don­ner l’exemple. Je suis né en Allemagne.” Jonas Schmidt, conduc­teur de train de Brême, a affir­mé pour sa part qu’il fal­lait “tous se don­ner de la force, ne pas renon­cer, parce que l’AfD est forte et que l’idée est de nous inti­mi­der. Nous mon­trons ici que nous sommes plus nom­breux qu’eux”.

Les forces de l’ordre de la capi­tale ont indi­qué avoir déployé sept cents policier·ères sur place. À Potsdam, capi­tale du Land du Brandebourg voi­sin, une chaîne humaine s’était for­mée autour du bâti­ment du Landtag, selon un média local.

Réactions poli­tiques

Que ce soit à Eisenach, Homburg ou Berlin : dans des petites et grandes villes de tout le pays, de nom­breux citoyens et citoyennes se ras­semblent pour mani­fes­ter contre l’oubli, contre la haine et l’incitation à la haine ce week-​end aus­si. Un signe fort pour la démo­cra­tie et notre Constitution”, a décla­ré le chan­ce­lier fédé­ral, Olaf Scholz, sur X, same­di matin.

"L'AfD déve­loppe des forces de plus en plus radi­cales. C'est un par­ti pro­fon­dé­ment d'extrême droite. Je suis lit­té­ra­le­ment secoué chaque fois que j'entends ces dis­cours hai­neux", a indi­qué Markus Söder, le chef de la CSU, dans le jour­nal Rheinische Post.

“Où en sommes-​nous en Allemagne lorsqu’un gou­ver­ne­ment appelle à une mani­fes­ta­tion contre une par­tie de la popu­la­tion ?” a pour sa part décla­ré l’AfD sur X, dénon­çant une “cam­pagne contre le seul véri­table par­ti d’opposition d’Allemagne”.

Lire aus­si I Saluts fas­cistes à Rome : les des­sous des images gla­çantes qui ont fait le tour d’Internet

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