Entre course aux bonnes affaires et offres trompeuses, le système du cashback rappelle que si c'est trop beau, c'est souvent parce que ce n'est pas vrai.
Connaissez-vous le principe du cashback ? C’est la version numérique des coupons de réduction d’antan, dont les fourmis du budget raffolent. Une application ou un site qui récompense vos achats par un système de points et/ou de remboursement en euros. Pratique courante dans les pays anglo-saxons, cette proposition alléchante séduit en France en période d’inflation : entre 2016 et 2019, les offres de cashback ont explosé de 176 %, selon le Syndicat national du marketing à la performance. Au premier semestre 2022, l’un des leaders du secteur eBuyClub a vu doubler le nombre d’inscrit·es pour atteindre 4,4 millions de Français·es. Des sites et applications indépendantes comme IGraal, Joko, Poulpeo, Shopmium ou FidMarques côtoient ainsi les programmes de fidélité des supermarchés et les applications bancaires de La Banque postale, LCL, Crédit agricole, Société générale ou bien Lydia. En moyenne, on gagne entre 4 et 5 % du prix de vente des produits achetés ensuite. L’application Joko promet entre 20 et 30 euros d’économies par mois.
Avantages par rapport aux coupons de grand-mère ? Le cashback autorise à dépenser sa cagnotte durement gagnée dans les produits que l’on souhaite. Inconvénients ? En cherchant à tout prix les réductions, on est poussé à la consommation de certains produits ou certaines marques pour gagner des points. C’est d’ailleurs l’avantage principal qu’y trouvent les distributeurs et fabricants : baisser leurs tarifs pour attirer ou fidéliser la clientèle. Les applications et sites de cashback jouent alors le rôle d’apporteurs d’affaires, le mécanisme derrière est celui du marketing d’affiliation, un pilier d’Internet.
Vous connaissez l’adage : quand c’est gratuit, c’est vous le produit ! En échange de ces réductions, les sites et applis récupèrent le maximum d’informations sur les consommateur·rices : l’âge, les dépenses récurrentes, les sites Web où ils se rendent. Une pratique de captation des données personnelles que l’association de consommateurs CLCV juge « terrifiante ». Pour chaque offre, lisez donc bien les petits caractères, comme pour n’importe quel contrat. Et surveillez les modalités et l’échéance d’engagement : certains services de cashback reposent sur un abonnement payant.
Condamnations pour pratiques abusives
C’est compter sans les dérives de ce système... Certaines réductions affichées n’en sont pas réellement, le jeu des étiquettes permet de faire croire que tel ou tel prix a baissé. Pour ne pas se faire avoir, il faut donc garder le réflexe de comparer les prix de vente avec ceux affichés par les entreprises originelles. Ça prend du temps, c’est pas pratique. Il faut aussi garder en tête les nombreuses condamnations d’entreprises aux pratiques abusives. En juillet 2023, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a épinglé Castorama et Interflora pour leur usage peu clair, voire trompeur, de cet outil, selon L’Informé. Le courtier Indexia Groupe a été assigné à plusieurs reprises en justice pour « pratiques commerciales trompeuses » dans le cadre de ses offres de cashback, et condamné pour « abus de confiance et escroquerie ». Même la SNCF a été rappelée à l’ordre pour des « pratiques commerciales trompeuses » parce que son site affichait une offre de remboursement problématique utilisant le module Webloyalty. Alors, prenez vos précautions avant de foncer vers le cashback !
En partenariat avec Plancash.fr.
Revue de services
Facile d’utilisation, IGraal – le leader français – propose de choisir entre des réductions sur certains articles et plus de 20 euros reversés sur son compte bancaire. Même principe pour eBuyClub. L’application Joko est gratuite et sans engagement, mais traque l’ensemble de votre navigation Internet sans exception. FidMarques se concentre sur les réductions auprès de marques courantes et récurrentes. Enfin, Shopmium et Quoty fonctionnent en prenant en photo son ticket de caisse une fois les courses finies pour obtenir un remboursement.
