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Perséphone, l'un·e des personnages du documentaire "La fin du genre ?" (©France·TV/Infrarouge)

"La fin du genre ?" : un docu­men­taire juste et tou­chant sur les per­sonnes non-binaires

Le documentaire La fin du genre ?, de l'émission Infrarouge, dresse en moins d'une heure, quatre portraits de personnes non-binaires, à différentes étapes de leur vie, avec pudeur et tendresse, mais surtout sans aucune forme de jugement.

Parler de genre et de non-binarité à la télévision, cela peut vite s'avérer casse-gueule ou problématique, selon la chaîne qui s'y emploie. Mais, comme à son habitude, l'émission de France 2 Infrarouge sonne très juste, avec son nouveau documentaire La fin du genre ?, diffusé ce mercredi soir. Il ne faut d'ailleurs pas se fier au titre, qui pourrait en rebuter certain·es, concerné·es ou non. Car le sujet dresse, en moins d'une heure, quatre portraits de personnes non-binaires, à différentes étapes de leur vie, avec pudeur et tendresse, mais surtout sans aucune forme de jugement.

Le documentaire s'ouvre sur Sophie, 42 ans, qui se genre au masculin et attend un enfant avec sa compagne. Il prépare à manger avec sa mère, et l'interroge, taquin : « On va voir si t'as bien fait tes devoirs. Est-ce que tu peux me dire ce que c'est que la non-binarité ? [...] Est-ce que tu sais ce que c'est qu'une personne trans non-binaire ? » Si sa mère répond avec brio à la première question, elle a plus de mal avec la deuxième. Mais Sophie lui explique avec humour, sans prendre ombrage. Cet échange est à l'image du reste du sujet de Ted Anspach et Maya Anaïs Yataghène, ses réalisateur·trices : beau, drôle et didactique.

De nombreux instants touchent les spectateur·trices en plein cœur, comme lorsqu'Ange, 22 ans, reçoit la visite de sa sœur et met pour la première fois des talons devant elle. Cette dernière éclate en sanglots quelques instants après, et s'excuse de lui avoir un jour dit : « T'es trop jeune et tu ne peux pas savoir [que tu es non-binaire, ndlr]. » Avant de s'expliquer très justement : « Je n'ai pas dit ça parce que tu étais trop jeune et que tu ne pouvais pas savoir. J'ai pas dit ça parce que je ne t'acceptais pas. J'ai dit ça parce que j'avais peur, je sais que demain, si moi je suis habillée en homme à côté de toi et que tu es habillé en femme, c'est toi qu'on regardera en premier. Parce que finalement, on a moins de réticences pour les femmes qui s'habillent en homme que l'inverse. Il y a certaines pression qui sont plus sur vos épaules à vous. »

Les deux autres intervenant·es, Lou, une personne tran non-binaire, et Perséphone, qui module son apparence masculine ou féminine au gré de son ressenti, complètent ces portraits d'une génération courageuse, qui s'affranchit avec classe et audace des normes sociétales.

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