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Gabriel Matzneff (©Youtube/Mollat)

Une mai­son d'édition d'extrême droite publie le pro­chain tor­chon de Gabriel Matzneff

S'il était encore néces­saire de démon­trer que l'extrême droite est l'ennemie des femmes, voi­là que la publi­ca­tion pro­chaine du der­nier cra­chat de Gabriel Matzneff aux édi­tions La Nouvelle librai­rie vient nous en offrir la preuve ser­vie sur un plateau.

ÉDITO. Faut-​il évo­quer le sinistre per­son­nage qu'est Gabriel Matzneff quand il publie un nou­veau livre, au risque de lui faire de la publi­ci­té ? Pas néces­sai­re­ment, quand, comme en 2021, l'écrivain visé par une enquête pour viols sur mineurs est auto-​édité via une cam­pagne de finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif des der­niers afi­cio­na­dos qu'il conserve. Mais oui, aurait-​on ten­dance à répondre, quand l'année sui­vante, son nou­veau livre a trou­vé un édi­teur. Une équipe de per­sonnes est donc prête à sou­te­nir le nou­veau bougli-​bougla hai­neux et rance de son auteur. Au pro­gramme : un recueil d'articles rédi­gés entre 2015 et 2019, avant donc la cou­ra­geuse dénon­cia­tion de Vanessa Springora (Le Consentement), nous informe L'Obs.

Derniers écrits avant le mas­sacre (le « mas­sacre » en ques­tion étant la publi­ca­tion du Consentement) paraî­tra en novembre aux édi­tions La Nouvelle Librairie et ce n'est pas ano­din. Il s'agit de la mai­son d'édition d'une librai­rie d'extrême droite pari­sienne qui publie la fine fleur des réac­tion­naires fran­çais. Parcourir la pre­mière page du site inter­net de la mai­son dont la devise pro­clame « Libraire indé­pen­dant, édi­teur dis­si­dent », c'est tom­ber sur des titres évo­ca­teurs tels que Paris bas-​ventre, le RER comme prin­cipe éva­cua­teur du peuple fran­çais de Richard Millet ; Rome ou Babel, pour un chris­tia­nisme uni­ver­sa­liste et enra­ci­né de Laurent Dandrieu ou encore Drieu la Rochelle, l'Europe avant tout de Thomas Gerber. Un boys' club très fer­mé (sur cette page, aucune signa­ture fémi­nine) où l'on devise « grand rem­pla­ce­ment » et « réha­bi­li­ta­tion des intel­lec­tuels anti­sé­mites » en toute décontraction.

Roi déchu de la pro­vo­ca­tion, Gabriel Matzneff nous avait habi­tuées depuis long­temps à frayer avec les col­por­teurs de haine et de vio­lence. Ce qui est révé­la­teur, dans ce moment où nous célé­brons les cinq ans du mou­ve­ment #MeToo, c’est que ses obses­sions pseudo-​littéraires trouvent l'asile dans la fange de l'édition fran­çaise. « Paria » auto­pro­cla­mé, Matzneff n'a de cesse que de cra­cher contre ses dénon­cia­trices et par là-​même, contre toutes les femmes qui ont déci­dé de ne plus taire les vio­lences mas­cu­lines qu'elles ont subies. En l'éditant, La Nouvelle Librairie prend fait et cause pour l'homme qui a racon­té à tort et à tra­vers ses agis­se­ments pédo­cri­mi­nels. Ainsi, ces gens qui s'inquiètent d'une pré­ten­due fin de la civi­li­sa­tion fran­çaise n'ont aucune peine à pié­ti­ner la digni­té des femmes qu'ils reven­diquent défendre contre l'islamisme. S'il était encore néces­saire de démon­trer que l'extrême droite est l'ennemie des femmes et des opprimé·es, en voi­ci la preuve ser­vie sur un plateau.

Lire aus­si l Affaire Gabriel Matzneff : l'écrivain, visé par une enquête pour « viols sur mineur », enten­du en audi­tion libre

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